Être premier ou être aligné avec ses objectifs ?

Pour faire du SEO, faut-il être compétiteur ou calculateur ? Est-ce que la première place vaut toujours le coup ? Sur quoi faut-il vraiment faire des efforts ?

Mon activité webmarketing consiste à endosser des casquettes très variées et mener des missions qui font parfois le grand écart. La partie « édition de sites » qui est une activité annexe me pose actuellement des questions de fond et j’y reviendrai dans un prochain billet. Il y a notamment un point que je n’arrivais pas à exprimer de façon claire jusqu’à il y a peu…

podium avec le quatrième le plus heureux
Quelle est la meilleure place ? Premier éreinté ou quatrième serein ?

Je discutais avec un confrère éditeur de sites qui a un profil de compétiteur. De mon côté, je n’ai jamais aimé d’autres défis que ceux que je me fixe moi-même et ce n’est pas dans ma nature que de chercher à passer devant les autres. Ce n’est pas ça qui me motive. Me dépasser, oui. Dépasser les autres, non. Alors, quand la discussion a tourné autour des positions gagnées et des moyens mis en œuvre, j’ai senti un vrai décalage dans l’approche.

Imaginons 2 sites web qui vivent grâce au trafic naturel qu’envoient les outils de recherche. Il y a derrière 2 individus avec des approches différentes :

  • Le premier a mis les moyens de passer devant tout le monde. Licences achetées, personne mobilisée sur un grand nombre d’heures, acquisition de liens, forcing sur l’indexation, « inspiration » forte de ce que font les autres, contenu de qualité moyenne mais volume de publication conséquent. Joue avec les limites, craint Google. La visibilité est à la mesure des efforts consentis, les bonnes positions s’accumulent, les résultats sont là.
  • Le second y passe très peu de temps. Publications régulières mais faibles, contenus qu’on retrouve nulle part ailleurs, très peu de ressources mobilisées, autorité reconnue, pas d’achat de liens. Aucun risque côté Google. La contrepartie : des positions historiques qui s’effritent et un trafic qui ne grossit plus comme avant.

Et bien, je suis dans le cas numéro 2 et, pour l’instant, ça me va bien. Mon calcul n’est pas d’être premier, c’est d’être efficace et de maximiser ma rentabilité.

Pour illustrer, vaut-il mieux :

  • Passer 5 heures et gagner 500 en restant au pied du podium ?
  • Passer 150 heures, dépenser 1000 de plus en presta et outils afin de gagner 5000 (avant de devoir retrancher tous les coûts) pour être sur le podium ?

Dans ce cas bien précis ET aujourd’hui dans ma façon de bosser, limiter les coûts et prendre ce qu’il y a à prendre tout en y passant du bon temps me semble tenir la route si :

  • C’est une activité annexe : ce qui est le cas ici avec moins de 20% de mon CA qui dépend de l’activité d’édition de sites ;
  • L’avenir n’est pas au beau fixe : pour moi, IA, moteurs de réponses et nouveaux usages vont bouffer les sites web purement informationnels ;
  • Ma motivation vient de ce que je suis fier de produire ;
  • Ce fonctionnement permet de tenir sur la durée ;
  • La principale limite que je me suis fixé est un quota d’heures riquiqui à ne pas dépasser.

Il y a quelques années, je me souviens avoir forcé pour être le numéro 1 avec certains de mes sites. Mon objectif, c’était d’être tout en haut. J’y ai passé des ressources et ça a marché. Au bout de quelques années, quand je fais le ratio entre les efforts et ce que ça a vraiment rapporté et quand je compare avec certains de mes sites qui n’étaient pas aussi flamboyants dans les SERPs, je me dis que le combat n’en valait pas la peine. Je comprends, à postériori, pourquoi, en face, la réponse n’a pas été plus forte. Moi qui pensais gagner, je suis certain que la concurrence devait me regarder me tromper de bataille.

Je me méfie aussi désormais beaucoup de l’approche « j’ai commencé, il faut poursuivre coûte que coûte ». Notre cerveau aime la cohérence et quand on a commencé quelque chose, parce qu’on y a mis de l’énergie, il faut finir le job. Sauf que parfois, aller au bout, c’est simplement de l’obstination (dans le sens péjoratif) et à l’inverse, être rationnel nous dicterait de stopper tout de suite, de prendre ses pertes et de repartir sur autre chose. Ce constat est connu en tant que « biais des coûts irrécupérables ». Alors s’acharner pour être premier, ce n’est peut-être pas si utile…

Pour finir, quand on regarde les SERPs actuelles, à quoi ça sert d’être premier en naturel, si devant nous il y a déjà 3 encarts publicitaires, une carto ou d’autres fonctionnalités utiles à l’internaute qui poussent sous la ligne de flottaison les résultats naturels ? Si, c’est pour se retrouver en position absolue 6 ou 7 ou 8, est-ce qu’il y a vraiment un enjeu à être le 6ème plutôt que le 8ème ?

Je ne critique pas pour autant : grossir vite et fort, prendre des places, se faire un nom, tenter la mue en média, accepter d’investir pour en récolter les fruits plus tard… Ça fait sens, par exemple dans une stratégie de conquête et de diversification face à une activité 100% tournée autour des résultats naturels à l’avenir trouble. Enfin, tout le monde n’a pas les mêmes objectifs ni les mêmes horizons de temps.

J’imagine volontiers que certains diront que mon approche est gagne-petit ou même qu’elle permet de se dédouaner et de justifier une position de perdant. De mon point de vue, étant donné que mon temps sur cette activité d’édition de sites est très limitée, si en fournissant des efforts minimes, sans prendre de risques, je suis rentable et plus serein qu’en m’investissant beaucoup, cette approche n’est-elle pas la bonne ?

Je suis curieux d’avoir vos points de vue, arguments et retours d’expérience sur ce sujet. Laissez donc vos commentaires ci-dessous ou directement sur LinkedIn ou cette publication est partagée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *