Avec une position monopolistique sur le marché des moteurs de recherche (voir source), Google place de nombreux sites sous sa dépendance directe et ce d’au moins trois façons.
Google est le premier moteur de recherche français. C’est donc par son relais que les internautes accèdent aux sites web présents sur la toile. Mais comme Google classe les sites comme il le souhaite (et c’est son droit), un simple changement d’algorithme entraînant des fluctuations dans les résultats de recherche donne des sueurs froides à une majorité de webmasters et autres propriétaires de sites web (il existe des outils pour suivre la météo des Serps – Mozcast par exemple). En effet, en suivant les taux de clics présentés ici, on constate facilement que glisser de quelques positions entraîne facilement des pertes importantes en visibilité, trafic et in fine conversions.
Google est aussi le principal intermédiaire publicitaire sur le web pour les PME françaises. Un référencement naturel difficile ? Pas de problème, on achète de la pub au CPC chez Google afin d’apparaître en tête de résultats sur ses mots clés préférés et on paye au clic. Mais comme le système est basé sur un système d’enchères, c’est le plus offrant et le plus intéressant pour l’internaute (le fameux Quality Score qui fait que celui qui paye le plus n’est pas forcément le mieux placé) qui accapare les meilleures positions.
Si la concurrence frontale est trop dure, pourquoi ne pas restreindre son activité à un périmètre géographique ? C’est là qu’interviennent toutes les problématiques du référencement local. Et Google, encore une fois, est présent avec un outil gratuit et facile à prendre en main et permettant d’apparaître lorsque l’internaute fait une recherche locale (à cause de sa position réelle, de ses habitudes géographique, de la présence de mots clés géographique dans la recherche…). Pour l’entreprise qui a bien travaillée, c’est une présence assurée au dessus des résultats naturels avec un encart cartographique dédié.
Google a gagné une bataille…
Avec ses trois outils destinés à promouvoir leur visibilité, les entreprises s’emprisonnent littéralement sous les verrous du geôlier Google. Et beaucoup de statistiques de trafic montrent la position ultra-dominante du moteur de recherche de Mountain View. Premier round gagné par Google : la visibilité des PME dépend de ses services. Ne reste plus qu’à transformer ce public captif afin de mieux le monétiser.
Le constat est donc amer : Que se passe-t-il si Google décide de déclassifier un site web de son moteur de recherche, de bannir un utilisateur d’Adwords, de supprimer un résultat des requêtes locales, de blacklister un site web qui aurait utilisé (en conscience ou pas) des techniques proscrites par le moteur ? Et bien il y a fort à parier que la visibilité en ligne sera réduite à néant et que de gros soucis pointeront le bout de leur nez. Que fait une boutique e-commerce sans client ?
La solution idéale : Diversifier ses sources de trafic et ses canaux pour réduire sa dépendance à Google
S’il s’agit d’acheter de la visibilité, il existe des alternatives à Google Adwords :
- Les réseaux sociaux permettent d’acheter de la visibilité (Facebook, Twitter…).
- Les autres moteurs de recherche (Bing notamment) disposent de leur propre plateforme d’achat d’espace publicitaire. Les coûts y sont moins élevés que chez Google.
- Les annuaires professionnels et les portails spécialisés sur un métier/secteur d’activité précis proposent différentes options payantes pour apparaître en tête de gondole sur leurs supports respectifs (site, encarts newsletter, relais d’informations…).
- Les Pages Jaunes n’apportent plus autant de trafic qu’auparavant mais les renseignements téléphoniques (118…) proposent d’acheter des positions dans leurs outils. À voir s’il y a des places à prendre.
- Les places de marché, lorsqu’utilisées de façon intelligentes, sont un bon relais pour écouler des produits sélectionnées d’une boutique en ligne.
- Les comparateurs de prix.
- L’affiliation, qui consiste à rémunérer des intermédiaire qui font la promotion et expose les produits/services de l’entreprise, est aussi une très belle solution à ceux qui disposent d’un budget un peu plus conséquent.
- Le marketing traditionnel (papier, radio, tv…) pour développer la notoriété. Trop souvent oublié.
S’il s’agit d’être visible de façon naturelle (sans payer directement un prestataire), le webmaster dispose de différents outils :
- Les sites web qui font des liens et envoient du trafic (de façon complètement naturelle ou suite à accord donnant donnant).
- Les autres moteurs de recherche. Trafic bien maigre sauf sur les grosses requêtes.
- Les plateformes dédiées (YouTube, SlideShare, Flickr…) peuvent convenir à certains métiers.
- Les réseaux sociaux grand public (attention au ROI particulièrement difficile à définir).
- Les réseaux sociaux pro (LinkedIn ou Viadeo) permettent d’attirer de la visibilité et de la notoriété autour des « experts » qui acceptent de passer du temps en ligne à discuter et résoudre des problèmes.
- Les supports autres qui envoient du trafic car ils contiennent des liesn (les fichiers PDF de type brochure, livre blanc ou ebook par exemple).
- Les accès directs et les internautes qui connaissent l’adresse du site web (mise en favoris…).
- Les emails sont eux-aussi un aspect souvent mésestimé. Construire une liste de prospects / clients et se rappeler à leur bon souvenir en leur envoyant des emailing ciblés, pertinents et vraiment intéressants permet de s’affranchir complètement d’une présence sur les moteurs de recherche.
- Les flux RSS (difficiles à appréhender pour le grand public) permettent d’avoir un lien direct entre l’internaute fidèle et le site web (et ce sans passer par un moteur de recherche).
- Les applications mobiles. Plutôt que de passer par un moteur de recherche pour accéder à une information très précise, pourquoi ne pas proposer au visiteur d’installer directement l’application dédiée ? Cela permet d’offrir une expérience de navigation complètement adaptée à l’usage mobile, de pousser de l’information jusqu’à l’internaute (avec parcimonie) et de supprimer complètement l’intermédiation des outils de recherche.
Pour conclure
Le trafic « gratuit » en provenance de Google peut au final coûter cher. Aucune source de trafic n’est mauvaise mais il convient de :
- Surveiller quelles sources sont rentables (volume généré et ROI).
- Ne pas s’éparpiller dans tous les sens.
- Se méfier de la facilité et de dépendance induite des outils gratuits.
- Savoir arbitrer et ne pas seulement regarder le coût d’acquisition ponctuel.
Selon vous, moins dépendre de Google est-il un voeux pieux ou un objectif réellement atteignable ?
Très bon article !
Finalement dépendre de Google via le SEO est une solution de facilité car peu coûteuse… au premier abord. C’est au moment de faire les comptes sur le temps passé à optimiser son site que la déception peut apparaître si la stratégie n’est pas structurée et bien réfléchie !
L’objectif est donc plutôt de se servir du SEO pour créer la synergie entre les différents leviers d’acquisition comme le SEA, SMO, Affiliation, Display… Stimuler la recherche par d’autres leviers, et se placer en SEO sur les requêtes que vous avez cherché à développer dans l’esprit de l’internaute !
Tiens je ne connaissais pas Mozcast! C’est joli et ça fait peur 😉
Malheureusement, je crois que pour l’instant, point de salut!
Un site qui veut gagner de l’argent via Internet doit miser sur Google, en diversifiant si possible ailleurs, histoire de se prémunir d’un souci. Comme tu l’indiques dans ton article.
Par contre, pour les autres, qui veulent juste partager sur le web, ils devraient SE FORCER à ne pas se soucier de Google, en utilisant des moteurs de recherches différents (DuckDuckGo par exemple), des solutions libres concurrentes (Piwik…) et compter sur le partage et la sérendipité pour faire découvrir leurs articles.
Histoire que le web ne soit pas Google 🙂