Un serveur rapide pour être premier dans Google ?

Un client m’a interrogé suite à une remarque de son agence web précédente. Son site web ne pourrait pas être en première page de Google car son serveur serait lent…

Pour information, mon client est parti de son ancien prestataire car ce dernier lui facturait plus de 500 euros HT par an pour l’hébergement et l’infogérance (mais pas les mises à jour du contenu). Mon client souhaitait aussi être autonome avec son site web. Ainsi, il y a à peu près un an, nous sommes passés d’un site statique à un site propulsé par un CMS et avons opté pour un hébergement mutualisé.

[…] Conclusion plus le prix de l’hébergement est bas, plus la vitesse de chargement des pages est long. Car forcement vous bénéficierez pas du meilleur serveur et Google vous pénalise à cause de la lenteur du site.

Nous avons donc fait le choix du meilleur matériel pour nos clients avec l’accompagnement d’un « Administrateur système » pour répondre au client les plus exigeant.

Comparons ce qui est comparable car l’hébergement pour certain site peuvent monter à plusieurs milliers d’euros.

Un hébergement c’est comme une voiture, vous pouvez rouler en 4L et dire que Ferrari sont des escrocs, mais oubliez pas de comparer les performances et les services annexes.

Votre site met 2.67s à s’afficher, donc n’espérez pas gagner la 1ere page de Google avec un tel hébergement. Je vous conseil vivement de voir quelques choses d’un peu plus puissant et disponible. […]

Lorsque mon client a reçu ce message, il m’a logiquement interrogé et j’ai dû expliquer les points suivants :

  • Le prix de l’hébergement n’est pas corrélé avec la vitesse d’affichage d’un site. Ce n’est pas la puissance d’un serveur qui est le seul critère de performance d’un site web. Un hébergement mutualisé, un site web bien codé, un mécanisme de cache relativement basique permettent de très bons résultats. Les paramètres qui influent sur le coût de l’hébergement n’influent pas nécessairement sur la vitesse (pour prendre un exemple vraiment basique, un espace de stockage important coûtera plus cher mais ne rendra pas un site web plus rapide).
  • Avoir un administrateur système est très bien. Encore faut-il que ce dernier soit compétent. Personnellement, je préfère me reposer sur l’expertise des équipes de l’hébergeur (OVH dans ce cas) plutôt que de configurer moi-même un serveur. Je n’ai ni le temps ni l’envie ni les compétences pour monter un serveur au petits oignons et assurer sa maintenance. Ce n’est peut-être pas la meilleure solution mais pour un projet ou le coût est un facteur décisif, la solution de l’hébergement mutualisé est en total accord avec les attentes exprimées.
  • Il faut comparer ce qui est comparable. Mon client ne connaissait pas les caractéristiques techniques de son « serveur dédié » ni les services qui allaient avec. Alors forcément, l’argument coût de l’hébergement mutualisé a fait mouche. Depuis plus d’un an que la migration a été faite, il n’y a pas eu de couac. Pour mon client, l’opération est donc un succès.
  • La vitesse du site web dépend de nombreux facteurs. Entre la version précédente qui était statique et le site actuel (qui utilise un CMS), l’impact sur le serveur est un peu plus lourd. De plus, la page d’accueil affiche désormais une dizaine d’images de bonne qualité (non présentes sur la version précédente). Et pour finir, un outil de cache a été installé. Le site se charge aujourd’hui en moins de 500 ms (selon GWT et 1,5 sec selon PingDom) bien en deçà des contraintes imposées par les moteurs de recherche.
  • La vitesse de chargement d’un site n’a pas de corrélation avec la position dans les résultats de recherche (voir étude sur 100000 pages).
  • Le site de mon client a gagné des positions sur tous les mots clés visés (et en première page sur nombres d’expressions métiers) depuis la migration (mais c’est grâce à un travail sur le contenu et les liens).

Ainsi, entre les approximations, les informations fausses et les conclusions erronées, ce type d’actions commerciales m’exaspère :

  1. Des données fausses sont transmises aux clients (par méconnaissance ou de façon volontaire).
  2. Elles installent le doute dans l’esprit du client pour de mauvaises raisons.
  3. Elles décrédibilisent l’émetteur lorsque celui-ci est confronté à un argumentaire méthodique (ça finit toujours par arriver). Par contre, le client qui n’a pas la possibilité de vérifier les dires du technico-commercial peut facilement se laisser convaincre et acheter une prestation inutile.

6 réflexions au sujet de « Un serveur rapide pour être premier dans Google ? »

  1. Bonjour,
    Bravo pour cet article, qui soulève le débat. Le référencement naturel des sites web dépendant d’innombrables facteurs, il est évident que la simple action de changer de serveur n’induira pas une première position dans Google. Cependant, il est également difficile de se baser sur l’étude que vous citez pour établir que le temps de chargement n’a pas de corrélation avec le positionnement, non seulement parce que cette étude date de 2013, mais aussi, parce que le protocole utilisé et les résultats obtenus peuvent toujours être discutables. De plus, des contres études existent, telles que : http://blog.resoneo.com/2014/06/seo-temps-chargement-retour-fin-conference-au-smx-paris/
    Toujours est-il que le temps de chargement est un des critères, au même titre que la navigation mobile, qui devrait prendre de l’importance dans les années à venir. Pour en venir au deuxième point, effectivement le temps de chargement ne dépend pas que du serveur : il est en premier lieu relatif à la façon dont le site Internet lui-même est construit. Mais il faut bien dire que dans des cas d’optimisation fine, et de concurrence accrue, telle que pour un site e-commerce par exemple, à ce moment là, le serveur peut faire la différence en terme de temps de chargement et donc, dans une proportion extrêmement mesurée, certes, être un atout pour le référencement.

  2. Tout à fait d’accord. La vitesse fait partie des critères d’optimisation qui comptent… à la marge. Le lien proposé montre d’ailleurs l’exemple avec des « gros sites » et des temps de chargements importants (plus de 2 secondes – rien à voir avec le cas proposé ci-dessus). Le lien proposé pointe aussi vers une ressource officielle de Google dont l’extrait suivant est tiré : « Currently, fewer than 1% of search queries are affected by the site speed signal ». On est bien sur un signal très marginal.
    Alors oui, il faut améliorer les performances d’un site web, d’abord pour les internautes et pour les moteurs de recherche. Par contre, non, ce n’est pas un serveur puissant qui va faire le jour et la nuit dans les classements Google.

  3. Il m’est arrivé d’observer une hausse de 15% de trafic venant de Google après la migration d’un blog sur un serveur 2 fois plus rapide. C’était il y a un an. Il était sur un mutu perso d’OVH, les plus lents. Je l’ai passé sur Ex2Hosting, un serveur bien meilleur, juste un peu plus cher. Et il y’ a aussi le fait que le blog est passé à une adresse IP unique.

    D’accord pour dire que ce n’est pas un facteur crucial pour le référencement. Par contre, ça augmente pleins d’autres metrics (taux de conversion, ventes, inscriptions, partages…)

  4. le commercial qui fait peur au client pour vendre….vieux comme le monde, mais au final même si il fait perdre un peu de temps il est utile car il « pique » souvent les clients les plus …. comment dire…

  5. Bonjour,

    A 500€ l’hébergement annuel pour un site statique et donc surement sans aucune mise à jour, c’est vraiment très cher.
    A ce tarif là, les performances du serveur auraient du être irréprochables, mais ça n’était visiblement pas le cas.
    Je suis parfaitement d’accord avec vous lorsque vous dites qu’il vaut mieux un bon hébergement mutualisé performant qu’un serveur dédié mal configuré et/ou mal géré, car comme on dit par chez moi: chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
    Pour terminer, j’ai testé de nombreux hébergeurs francophones et je peux vous garantir que les plus satisfaisants ne sont pas forcément les plus chers.

    Cordialement,

    Bruno

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