Google propose depuis quelques temps déjà des positions 0 dans les SERPs. Et puis Google pousse pour que le format AMP soit adopté. À première vue ces évolutions peuvent aller contre l’intérêt des éditeurs de site (plus besoin d’aller sur le site web, plus possible d’afficher de la pub ou de placer des appels à l’action pour proposer des produits/services, plus possible de se différencier par la forme…).
L’enjeu est ici de plaire à l’utilisateur final et de lui fournir une réponse encore plus rapide. Soit. Mais à ce petit jeu, Google ne va-t-il pas se prendre à son propre piège ?
Que va-t-il se passer lorsque les utilisateurs voudront la réponse tout de suite sans passer par un écran interposé ? La question semble farfelue ? Aujourd’hui peut-être mais demain ? Et quand je dis demain, je pense à un horizon court (quelques années tout au plus).
Que se passe-t-il si on empile les technos suivantes : Micro + reconnaissance vocale + traitement du langage naturel + moteur de recherche + synthèse vocale ?
D’abord le mobile pour s’habituer
Aujourd’hui, les mobinautes peuvent parler avec leurs téléphones (Siri, Cortana, Ok Google) et force est de constater que l’on se prend très vite au jeu : c’est fun au début et à l’usage c’est quand même très pratique.
Alors pourquoi ne pas étendre ses fonctionnalités ? Pourquoi ne pas avoir un outil qui permet, en permanence, de poser des questions et d’avoir des réponses ?
Puis la maison
Toutes ces fonctionnalités sont désormais utilisables, presque mûres pour le grand public et désormais joliment packagées. Les produits s’appelent Amazon Echo, Google Home par exemple.
Lorsque le grand public s’en emparera massivement (en fin d’année 2016, Amazon avait déjà écoulé 5 millions de ces enceintes), reviendra-t-on en arrière ? Certainement pas. Et les utilisateurs exigeront des résultats vocaux. Tellement plus simple. On pose une question en langage naturel et la machine nous répond.
Et si on n’a pas accès aux autres résultats ? Pas grave. Comme la moitié des utilisateurs préfère un résultat rapide et distrayant à un contenu juste, quel est l’intérêt de proposer plusieurs résultats ?
Et la pub ?
Avec ces assistants de maison, comment le moteur de recherche va-t-il afficher ses indispensables annonces publicitaires ? Et comment les webmasters pourront-ils pousser leurs contenus connexes, récupérer les adresses emails et faire la culbute vers les services et produits payants ?
Pour l’instant, il n’y a pas de réponse. La publicité que l’on connaît à la radio va-t-elle faire un retour en force inattendu via ces nouveaux assistants ?
S’adapter, encore et toujours
Nul doute que les éditeurs de site trouveront un moyen de s’adapter et de se renouveller encore une fois. Et il faut relativiser. Tous les sites web ne seront pas touchés par cette révolution qui s’annonce.
Autant les sites de recette, les sites de questions/réponses, les site de cours boursiers ont du souci à se faire, autant les services et produits plus complexes exigeront toujours une interface graphique et une session de surf plus poussée. L’internaute a besoin de se poser, de lire, de comparer et de prendre le temps de la réflexion face à des questions un minimum complexe.
Photo : WithPress