La recherche au-delà des moteurs

Les années passent et nous continuons à utiliser Google au quotidien. Nous, ce sont les utilisateurs des débuts du web. Ceux qui ont connu le web avant le raz de marée des réseaux sociaux.

Sauf que nous ne sommes pas vraiment représentatifs de l’internaute d’aujourd’hui et nous ne voyons peut-être pas que tout se joue dans la cour d’à-côté.

maillage site web
Sur les plateformes, dans les résultats de moteurs, dans les réponses des IA, il faut être présent partout ou se trouve l’internaute

L’autre jour, chez un client ecommerçant, j’ai posé les questions suivantes auprès d’un alternant :

  • Avec quel appareil vas-tu sur Internet ? Mon téléphone ;
  • Quel est ton premier réflexe sur Internet ? Aller sur les réseaux sociaux ;
  • Est-ce que l’info vient à toi ou est-ce que tu vas chercher de l’info ? L’info vient à moi la plupart du temps ;
  • Quand tu dois rechercher, quel outil utilises-tu ? Les réseaux sociaux ;
  • Que penses-tu des emails ? C’est un truc obligatoire pour le travail ;
  • Utilises-tu Google ou Wikipedia ? Oui, quand je ne trouve pas d’abord ce que je veux sur les réseaux ;
  • Comment te connectes-tu à tes sites/app préférés ? Social login (ça c’est moi qui traduis mais l’idée est là) ;
  • Quel format de contenu préfères-tu ? Vidéo & texte court.

Et si vous n’avez pas d’alternant sous la main, il suffit de prendre les transports en commun en début ou en fin de journée et de regarder par-dessus les épaules des jeunes (et des moins jeunes). Que font-ils sur leur téléphone ?

Il y a un décalage entre les générations. C’est normal et ce n’est pas spécifique au web. Mais il faut en être conscient et ne pas voir le monde à travers son propre miroir déformant.

Je continue. Il y a de moins en moins de décideurs largués avec Internet. Les emails, la recherche sur Google, la pub… OK, c’est acquis. C’est mécaniquement plus facile de vendre et de travailler quand le client est en terrain connu (le SEO c’est être premier dans Google, le marketing automation, c’est envoyer le bon email, à la bonne personne, au bon moment avec le bon contenu…). Mais insidieusement, à vouloir bosser là ou on est à l’aise (c’est vrai pour le client comme pour le pro du web), ne saute-t-on pas à pieds joints dans un piège ? Ce n’est pas parce que ces pratiques historiques du web sont comprises que les nouveaux usages doivent être laissés de côté.

Les adolescents et les jeunes adultes sont les consommateurs et les décideurs de demain. S’ils veulent de la vidéo et s’ils préfèrent aller sur les réseaux sociaux, c’est ici qu’il faut être. Ou plutôt, c’est surtout là qu’il faut être.

Dernière couche : avec l’IA, on va certainement être les témoins d’une nouvelle révolution. Ça prendra quelques années mais les ChatGPT, Bard et autres SGE ne sont qu’un avant-goût des assistants numériques de nouvelle génération. Google avait parlé de moteurs de réponses dans sa vision pour 2040. On y va tout droit et avec au moins 10 ans d’avance !

Alors concrètement, on s’adapte :

  1. Il faut continuer à faire des sites web utiles avec du contenu riche ;
  2. Penser et déployer sa visibilité au niveau de l’univers de recherche (c’est à dire être visible sur tous les points de contact et pas seulement au niveau de son site) ;
  3. Être présent, actif, engagé avec les utilisateurs sur les réseaux sociaux ;
  4. Produire de la vidéo et recycler / décliner ses contenus partout ;
  5. Travailler sa marque pour sécuriser une partie de la demande et forcer les outils de recherche à renvoyer au moins ce trafic ;
  6. Faire de l’influence et des RP ;
  7. Faire de la pub là ou se trouve l’internaute.

Question : ou se trouve le SEO et les emails dans cette nouvelle équation ? OK, je force volontairement le trait mais il y a de quoi se remettre en question.

La conclusion reste implacable : pour être visible aujourd’hui et demain, la majorité des efforts doit désormais être concentrée sur le off-site.

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