De la difficulté de tenir les délais d’un projet

Qui n’a jamais dérivé dans un planning ? Pire, qui n’a jamais été débordé dans un projet informatique ?

Si cela nous est tous déjà arrivé au moins une fois (voir même beaucoup plus) c’est tout à fait logique. Les projets informatiques font souvent appel à des paramètres que l’on ne maîtrise pas ou des points de frictions que l’on ne pouvait pas (raisonnablement) prévoir tel qu’un matériel qui nous lâche (du vécu), un sous-traitant qui part en vacances sans prévenir malgré une date de livraison annoncée (du vécu), un bug dans le framework qui supporte le projet (du vécu)…

Le lapin d'Alice au pays des Merveilles
Courir après le temps ?

Cet effet de glissement de planning n’est pas (uniquement) causé par une mauvaise préparation, c’est aussi une variable à prendre en compte dans ses projets et cet état de fait à même un nom : la Loi de Hofstadter qui stipule avec malice qu' »Il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la Loi de Hofstadter« .

Jolie citation qui implique une formulation récursive expliquant à elle seule toute la difficulté du problème.

Ainsi il est toujours bon de prévoir du temps en plus même pour les tâches qui semblent les plus simples. Pour les clients, il est toujours plus agréable d’annoncer 10 jours de dev et d’en vendre au final 8 plutôt que de livrer en retard…

Ainsi Hofstadter qui a annoncé sa loi en 1989 (prix Pulitzer) dans l’ouvrage Gödel, Escher, Bach: An Eternal Golden Braid propose, pour être sûr de ne plus dériver, de tout simplement doubler la durée estimée en prenant l’unité supérieur :

  • Un projet de 2 mois doit donc s’annoncé comme prenant 4 ans
  • Un travail de 4 jours comme nécessitant 8 semaines…

Bien évidemment, la proposition ci-dessus n’est pas tenable dans un contexte professionnel. Ce qui l’est par contre, c’est de noter les dérives réelles observées sur les précédents projets et d’appliquer à ces nouveaux travaux un coefficient de Hofstadter comme le propose Franck.

Et vous, quelles sont vos astuces pour livrer à temps et estimer au plus juste des délais sur un projet informatique ?

Image : BoogaFrito

12 réflexions au sujet de « De la difficulté de tenir les délais d’un projet »

  1. Pas besoin de multiplier par deux à l’unité supérieure pour être dans le temps mais analyser le travail et se laisser une légère marge en cas de soucis. Cela ne veut pas spécialement dire qu’on doit prévoir 3 semaines de plus pour un travail d’une semaine, mais quelques jours de boni devraient être suffisants… Le client sera content si vous lui fournissez le travail plus tôt et si vous avez un gros problème, le retard sera plus court que prévu 😉

  2. Une astuce consiste aussi à différencier les clients qui ne savent pas ce qu’ils veulent de ceux qui ont une idée de leur projet. Qui n’est pas tombé sur un client qui voulait « quelquechose de beau » lorsqu’il vous parle de son design (le contraire serait étonnant, quoi que lorsqu’on demarre un projet et qu’au fur et à mesure le client vaut un résultat kitch)… Bref il faut savoir cerner un peu le type de client que l’on a en face, et bien sur, rallonger les delais, car on a toujours affaire à des imprévus, ou d’autres clients qui peuvent venir faire ralentir un projet

  3. Bonjour Christophe,

    La plupart du temps, notre agence réalise des logiciels informatiques. Il est important de fractionner au maximum les missions, les cahiers des charges, les délais et les paiements pour justement ne pas se faire déborder par le temps qui n’est pas toujours du aux prestataires.

  4. Pas besoin de multiplier par deux à l’unité supérieure pour être dans le temps mais analyser le travail et se laisser une légère marge en cas de soucis. Cela ne veut pas spécialement dire qu’on doit prévoir 3 semaines de plus pour un travail d’une semaine, mais quelques jours de boni devraient être suffisants… Le client sera content si vous lui fournissez le travail plus tôt et si vous avez un gros problème, le retard sera plus court que prévu

  5. Lorsque je m’engage sur quelque chose, je prend soin de toujours prévoir un délai en plus car c’est vrai que jamais rien ne se passe vraiment comme on l’espère. Donc si il y a des difficultés, en théorie ça passe quand même car c’était envisagé, et si tout va bien, c’est le bonheur complet 🙂

  6. J’en suis pas fier, il m’arrive tout le temps d’être débordé. Il y a peu, j’ai adopté une nouvelle stratégie, ne m’occupe que d’un projet à la fois et je fais en sorte que cela ne me prenne pas plus de 48 h et je me donne une semaine/projet.

  7. Je suis du côté de celui qui dit qu’il faut prendre juste un peu de marge. Parfois, travailler sans pression ne réussi à rien, il faut que tout le monde soit concentré et que chacun prenne en compte que « time is money »…

  8. pour les personnes qui se savent enclines au débordement, il faut mieux prévoir un délai supplémentaire ou commencer le travail le plus tôt possible.

  9. Je trouve incroyablement compliqué de prévoir le temps que prendra une tâche complexe, elle-même résultats de l’enchaînement de plusieurs tâches.
    Souvent d’ailleurs, pour faire des choses stupides, comme mettre un formulaire en place, ou simplement finaliser un design pour qu’il soit opérationnel sur tous les principaux navigateurs, je mets des plombes, alors que pour sortir un algorithme mathématique ultra complexe, je vais mettre un temps relativement court.
    En fait, je trouve que la prévision du temps de réalisation est une compétence à part entière, que moi je n’ai jamais eu.
    C’est simple: désormais, si je pense mettre deux mois pour faire un site (complexe), je double, et je me laisse une marge de quatre mois.
    Bien sûr, si il s’agit de faire juste quelques pages internet de texte + image, il est alors plus facile de faire des prévisions…

  10. Bonjour,

    Un des impondérables qu’on ne peut malheureusement pas maîtriser est aussi le retard que le client peut lui-même prendre dans la fourniture de l’ensemble des éléments pour réaliser le travail et ça ne l’empêchera pas pour autant de vous faire des reproches (vécu).
    Depuis lorsque j’annonce un délai, c’est toujours à partir du moment ou je dispose de la totalité des éléments.

    Amicalement,

    Bruno

  11. Le mesure du temps nécessaire par projet provient de sa propre expérience uniquement : difficile voire impossible sinon de prévoir une tâche que l’on ne maitrise pas par avance. Après, c’est soit travailler la nuit, soit prévoir plus de temps.

  12. Ju : »Une astuce consiste aussi à différencier les clients » Hum ! c’est une façon étrange de parler de ses clients. Vous voulez dire que derrière, vous faites payer le même prix mais que vous les différenciez en gros non ? C’est un peu bizarre, je trouve.

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