3 erreurs que font les apprentis ecommerçants avec leur budget initial

Grisés par les réussites que l’on connaît tous sur le web et par les incroyables chiffres qu’exposent les licornes et que les médias simplifient souvent à outrance, les ecommerçants sont parfois un peu légers dans leurs prévisions. À y regarder de plus près, se lancer sur le web n’est pas plus facile ni moins onéreux que de lancer une entreprise « brick & mortar ».

Les principales erreurs que font les ecommerçants avec leurs budgets sont de 3 ordres : investir trop peu, mal répartir le budget entre création et promotion et mal estimer les années suivantes. Au final, le risque est de se retrouver, au mieux, sans réelle marge de manoeuvre.

Ne pas investir assez

Combien coûte un site ecommerce ? Si beaucoup ne savent pas répondre à cette question, c’est aussi qu’elle est mal posée. Parle-t-on ici de la construction technique du site web ? ou bien du projet en entier ? les salaires sont-ils intégrés ? et le stock ? et la publicité et la promotion ? et qu’en est-il du contenu ?

On trouve sur Internet des offres à 30 euros par mois pour avoir sa boutique en ligne. Il s’agit alors de location d’un outil bridé. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée mais ça ne répond pas à tous les cas de figures.

À l’opposé de la chaîne de création, les agences web qui réalisent de bout en bout des boutiques ecommerces facturent plusieurs dizaines de milliers d’euros le moindre projet. On est ici sur du travail sur mesure avec des professionnels très qualifiés. Ces prix sont eux aussi justifiés mais là encore, ça ne répond pas à toutes les situations.

Entre ces deux extrêmes se trouvent tout un tas de prestataires aux compétences variés et aux tarifs plus ou moins justifiés.

Mais peu importe ou l’ecommerçant se trouve et avec qui il a décidé de travailler, le bon prix n’est pas forcément le moins cher. Le bon prix, c’est celui qui permet :

  • d’avoir la plateforme technique en accord avec les exigences attendues ;
  • d’avoir suffisamment de marge pour les inévitables ajustements et correctifs ;
  • d’avoir les coudées franches pour les développements ultérieurs.

Oublier que sans trafic un site web ne sert à rien

Grand classique surtout chez les projets à faible budget : mettre tout le budget dans la solution technique, le graphisme, l’ergonomie et oublier qu’un site web sans trafic c’est comme un magasin au fond d’une impasse.

Face à une concurrence d’envergure nationale (les vrais concurrents sont ceux qui publient dans la même langue) et face aux places de marchés qui sont capables de proposer des prix très bas tout en offrant une forte visibilité, quelle est la marge de manoeuvre du commerçant en ligne qui n’a pas de trafic ?

Le trafic est indispensable. Sans visiteur, une boutique ne peut pas vendre. Ne pas affecter de budget à la génération de trafic et/ou à la notoriété et/ou à la fidélisation de la clientèle est un très bon raccourci vers le dépot de bilan.
Avec une concurrence qui s’accentue et qui se professionnalise, le volet trafic prend chaque année de plus en plus de place dans les budgets ecommerce.

Il n’est plus rare de voir passer à l’agence des projets qui ont plus de 50% du budget en SEM / SEO / SEA.

À choisir entre une boutique complète et complexe sans visibilité et une boutique plus simple mais capable d’amener un flux régulier d’acheteurs potentiels, la seconde solution me semble la plus intéressante. Tout simplement car ce sont les internautes qui réalisent des ventes. Mieux vaut faire des ventes et mettre à profit la marge générée pour améliorer son outil de vente que d’avoir la plus belle boutique mais que personne ne connaît.

Oublier les années suivantes

Penser qu’un grand coup de collier est nécessaire pour lancer la machine est vrai. La première année est souvent intense en budget consommé et en temps passé. Penser que ce sera plus cool les années suivantes est illusoire. Le budget de l’année 1 se déporte juste vers d’autres postes de dépenses : stock immobilisé, locaux, SAV et support, embauches de personnels, frais administratifs, besoins de trésoreries et bien sur évolutions techniques et actions de promotion et de fidélisation.

Grandir n’est pas de tout repos et les premières marches doivent être négociées avec attention : trébucher peut être fatal et les cimetières du web sont peuplés de beaux projets qui ont explosé en plein vol.

Comme la concurrence est féroce et que la guerre se fait beaucoup sur les prix, rien n’est jamais acquis. Diversifier, faire du volume pour profiter d’économies d’échelles, disposer d’un service client impeccable sont des compétences auxquelles ne sont pas préparées les nouveaux ecommerçants.

Pour corser le tout, tout va plus vite sur le web. Jouer en permanence à l’équilibriste avec des acteurs évoluant sans cesse, des technologies se renouvellant très vite et des outils de recherche qui font la pluie et le beau temps impose de travailler dans un contexte aux multiples inconnues. D’ou l’intérêt d’avoir pris les devants, d’avoir préparer et organiser un matelas financier pour simplement pouvoir rester dans la course au fil des mois et années à venir.

Pas étonnant que 2 ecommerces sur 3 ferment leurs portes chaque année. Pas étonnant non plus que nous refusions 2 projets sur 3 à l’agence. Tant qu’à bosser sur des sites web, autant travailler sur des projets qui ont suffisamment sécurisé leur projet.

À tous ceux qui lisent ces quelques lignes, n’hésitez pas à jeter de nouveau un oeil à vos prévisions au regard des 3 points développés ci-dessus.

Cet article fait partie d’une liste d’article sur le sujet : « 3 erreurs à éviter lorsqu’on se lance dans l’ecommerce ». L’idée originale, initiée par Olivier Clémence d’Op’art est disponible ici. Sur ce lien se trouve tous les blogs ayant participé au sujet proposé. Je vous invite à aller lire les autres contributions et à participer en commentaires.

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